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© Seddik EL MRABET

La vie au village jadis

Bonjour à toutes et à tous,

Il va de notre devoir de contribuer à l'amélioration des conditions de vie ensemble des habitants d'Ouled Ben Jamaâ, ne serait-ce que par le rappel comment nos parents arrivaient à créer les facteurs d'entente et de cohésion entre les habitants du village.

Ils avaient créé une organisation unique pour la gestion de leur village comme une cité urbaine, dans une géographie rurale.

Ils avaient regroupé les habitants du village par quartier affilié à une famille d'origine :

  • . Nass Mohammed
  • . Nass Fkih
  • . Nass Mhammed
  • . Nass Ahmed
  • . Nass Taniîch

Ils avaient organisé la répartition équitable de l'utilisation de l'eau entre les différents groupes et par jour de la semaine.

Ils avaient créé des espaces de réunion et de discussion des affaires communes, à l'extérieur de la mosquée, sans jamais violer l'enceinte de la mosquée par la discussion des problèmes terrestres.

Ils avaient créé des espaces de dépôt d'ordure (Zebbalats , une par quartier), de temps en temps ils y mettaient le feu pour l'incinération des ordures, on constate aujourd'hui des déchets et ordures partout. Ils avaient créé une conduite d'eau dans tous les quartiers. Ils avaient installé le moulin d'huile en partage (propriété de Jamaâ)

Ils avaient créé une conduite d'eau magnifique (Sakya de Rassma), qui préservait la pureté de l'eau et l'irrigation des espaces traversés, en permettant à Ahriyak par exemple de survivre aux différents épisodes de sécheresse, on buvait l'eau cette conduite sans aucun risque.

Ils avaient créé tous les métiers d'utilité publique en gestion privée :

  • Cordonnier
  • Maçon
  • Coiffeur
  • Ferrailleur
  • maréchal-ferrant
  • Tailleur
  • Nattier ( pour la fabrication de bsita, chwari, ...)
  • Réparateur et guerisseur de fractures
  • vanier

. ... (j'en oublie sans doute)

Ils avaient même installé un moyen pour aiguiser les couteaux ( une grosse pierre de plusieurs tonnes ramenée de Louad de khmiss à plusieurs).

Ils avaient incité et encourager la création d'un moulin de blé (Rhalma).

Ils avaient créé des voies de passage partout pour accéder aux champs et transporter les récoltes.

Ils avaient créé l'esprit de coopération et d'entraide (tawasa) plus efficace que le système de coopérative (une idée capitaliste tout de même !), qui
a permis à tous d'avoir son logement et son domaine privé.

Ils ont construit des locaux pour les gens de passage, Roua, qui servait aussi aux commerçants extérieurs d'exposer leurs marchandises, tout le monde se souvient de KOUAIL, et quelques bouhalas qui s'arrêtaient là pour quelques jours. Ils avaient créé un point d'eau (Sakya).

Ils réglaient les litiges directement devant la mosquée, après la prière du vendredi. Le tribunal tribal était constitué des notables du village et on avait la chance que le Cheikh Beni Zeroual My Ahmed Aïdem, la plus grande tribue de Jbala, était natif et habitant du village (que Dieu l'accueille ainsi que les autres au paradis). Les petits malfrats étaient fixés sur leur sort rapidement, ce qui représentait un soulagement pour le tribunal de Ghafsaï. Ce système judicière était tellement efficace que la criminalité n'existait pratiquement pas, si ce n'est que quelques méfaits comme le vol des poules ou un peu de récoltes. Les plus grandes affaiires portaient principalment sur les limites des propriétés. Certains, mal intentionnés, n'hésitaient pas à déplacer les plantes (sabra) qui servaient de bordures et limites de propiétés foncières. Et grâce à la notoriété des membres de ce tribunal tribal, aucune des parties n'osaient discuter les décisions et l'arbitrage. Grâce à se système, le village n'était tout simplement pas connu des autorités administratives. Il était connu pour être le village des chorfas Ouled Ben Jamaâ. Partout où les notables passaient, comme au souk de dimanche par exemple, ils étaient salués et reçus avec vénération.


Pourrons-nous ressusciter cette dynamique et cette bonne foi exemplaires des parents pour faire évoluer positivement la vie du village ?
Nous l'espérons avec la bonne volonté de chacun !


Réfléchissons à ce que chacun peut faire et donner pour le bien-être de tous les habitants du village qui sont nos frères et cousins.


Tayeb

Quelques images qui caractérisent le Douar et la région